Ca faisait depuis Noël dernier que je n'avais pas pris de vacances. Pas étonnant que je sois crevé.
Donc j'ai profité de l'éclipse totale le mercredi pour partir en voyage organisé cette semaine là.
Je recommande vivement les organisateurs - c'était très bien fichu !
http://www.smallworldjourneys.com.au/
Parti de Brisbane lundi matin, j'arrive à Cairns pour midi. Baggages déposées à l'hôtel, je me suis promené en ville en attendant 5h, le début officiel du voyage : un apéro suivi d'une présentation menée par 3 invités.
J'y ai rencontré mon compagnon de chambrée, un néo-zélandais ingénieur en informatique, de Nouvelle Zélande.
Le premier invité, Michael Aisner, était passionnant. Un américain qui traque les éclipses totales de par le monde, et nous a expliqué ce à quoi on pouvait s'attendre. Il nous a aussi porté chance (voir plus loin) en nous expliquant qu'il choisit bien les sites où il se rend, pour éviter les nuages, la pollution lumineuse, etc. Comme cette fois-ci, la ligne de totalité se trouvait au beau milieu de l'eau sauf sur un tout petit tronçon en haut de l'Australie, il savait (et moi aussi) qu'il y aurait un fort risque de temps couvert vu que ce serait le début de la saison des pluies en pays tropical ! Mais il nous a avoué que sur les 18 éclipses totales qu'il a vu, pas une seule n'a été perturbée par les nuages. Ca nous a regonflé le moral (faut croire en ces choses là de temps en temps !).
Un des trucs qu'il nous a appris: il nous a conseillé de regarder les ombres portées. Elles deviennent de plus en plus nettes, au fur et à mesure que le soleil est obscurci, et que sa source lumineuse devient donc ponctuelle.
J'ai donc joué un peu à ça en attendant la totalité, en regardant l'ombre de ma main sur un rocher à 5m derrière moi, et effectivement, peu de temps avant la totalité, le contour était tout aussi net qu'une ombre projetée à 10 cm.
Il nous a aussi averti que la lumière donnerait un ton tirant sur le gris à notre peau... ce que j'ai aussi pu vérifier.
Bref, moi qui croyais m'ennuyer, pensant que cette conférence était un peu un bouche trou dans l'emploi tu temps, j'en suis ressorti la tête bien farcie. Qui plus est, c'était un orateur incroyable ! Je me dis que j'ai encore beaucoup à apprendre en tant que prof.
Le second invité, Duane Humacher, est un des seuls spécialistes en astronomie aborigène. Là aussi, c'était passionnant de voir comment les aborigènes des diverses tribus - il y en a plusieurs centaines - interprétaient les phénomènes astraux. Bien au courant des cycles lunaires, solaires, la plupart voyaient les éclipses non pas comme un signe de catastrophe, mais quelque chose de positif.
http://en.wikipedia.org/wiki/List_of_Indigenous_Australian_group_names
Une anecdote qui m'a pesé lourd sur la conscience. La plupart des tribus aborigènes n'ont souffert d'aucune perte lors du tsunami du 26 Dec 2004, car en raison de leur tradition orale, ils se sont passé le message depuis des millénaires que lorsque l'eau se retire soudainement, il vaut mieux chercher dare dare un endroit haut-perché !
Quelques groupes aborigènes ont eu plusieurs mort en leur sein... tous évangélisés par cette putain d'église catholique, qui leur avait interdit de parler leur propre langue, et de transmettre leur savoir de génération en génération. Affligeant !
Le clou de la soirée fut la présentation du Dr. Brian Schmidt, lauréat du prix Nobel de physique en 2011 pour sa co-découverte avec Saul Perlmutter et Adam Riess que l'univers est non seulement en expansion, mais que celle-ci s'accélère !!!
A grand renforts de diapos et d'animation, je comprends mieux le cycle de Saros qui dure un peu plus de 18 ans, et pourquoi il y en a plusieurs en cours, ce qui nous donne une éclipse totale quelque part sur Terre tous les 18 mois.
En revenant à l'hôtel, je fais un peu plus connaissance avec Andrew, mon compagnon de chambrée. Il m'explique qu'il compte profiter de l'éclipse pour tester un logiciel qu'il écrit depuis bientôt un an, qui permet d'asservir les paramètres d'un appareil photo pour avoir l'exposition idéale, uniquement grâce au calcul temps-réel de la position des astres (et donc soleil + lune).
On se couche tôt. On part demain assez tôt pour la Grande Barrière de Corail.
Monday, November 12, 2012
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